Sunday, March 19, 2006

Islam de France : le temps de la réflexion - Conférence de presse du Dr Dalil Boubakeur et de Mohammad Béchari, Président et Vice-Président du CFCM

A l'initiative du Club de la Presse Arabe

Lundi 20 mars 2006 à 11h00

Plus d’infos"Quelles évolutions l’Islam de France a-t-il connues depuis la création du CFCM (conseil français du culte musulman) ? Quelles sont ses nouvelles échéances ? Comment cette instance répond-t-elle aux attentes des musulmans de France, des citoyens et des autorités françaises ? Comment fait-elle pour faire évoluer l’image des musulmans de France ? Quels enseignements tire-t-on des derniers spasmes de la société française qu’il s’agisse des événements de l’automne dernier ou des affaires d’antisémitisme sur l’action du Conseil ? Voilà quelques unes des questions qui seront abordées lors de cette conférence de presse.

Elle sera aussi l’occasion d'annoncer la création d’un nouvel Institut musulman à Lille appelé "Institut Avicenne des Sciences Humaines".

La création de l’Institut devrait répondre, par l’organisation de ses enseignements ouverts sur la civilisation arabo-musulmane, à la demande de connaissances et de savoir scientifique dans le domaine théologique.
L’Institut bénéficie du soutien des pouvoirs publics et des autorités locales."

Contact presse CAPE :
Michel AndréTél : +33 1 56 40 50 25Fax : +33 1 56 40 50 29
michel.andre@capefrance.com
Contact organisateur :
Michel Bounajem
mbounajem@hotmail.com

Monday, March 13, 2006

'L'affaire' des caricatures: une incompréhension générale?


'L'affaire' des caricatures: une incompréhension générale?


L’affaire dite des « caricatures » a fait couler beaucoup d’encre. Elle a également suscité de vives réactions. C’est surtout l’émotion des musulmans qui semble avoir fait l’objet d’une attention toute particulière. Cela est tout à fait légitime dès lors que c’est la communauté musulmane qui se sentait visée par la publication de ces caricatures litigieuses.
Mais il faut surtout, à mon sens, revenir sur l’incompréhension qui règne au sein de certaines composantes de la société française, mais également dans les autres sociétés européennes.

Tout d’abord, revenons sur le sentiment d’indignation qui a parcouru l’ensemble de la communauté musulmane. Qu’il s’agisse de français de confession musulmane, mais également de tous les autres musulmans non-francophones, les sentiments ont été les mêmes : indignation, offuscation, colère. Nombreuses spéculations ont été faites sur la question. Certains avanceront la pseudo théorie d’un « choc des civilisations ». D’autres y verront la traduction de la radicalisation des musulmans. Ces deux justifications témoignent d’une incompréhension totale de la réaction des musulmans. Il est évidemment bien facile de céder à des explications aussi simplistes, mais qui sont fondamentalement erronées.

La réaction suscitée par la publication de ces caricatures doit être replacée dans un contexte plus global. Il est constant que depuis la commission des odieux attentats du 11 septembre 2001, toute l’attention s’est portée sur la communauté musulmane. Des critiques des plus vives, des approximations des plus simplistes, des jugements erronés, ont été formulés à l’endroit des musulmans en général, et de l’islam en particulier. Tout cela est à l’origine d’un sentiment d’indignation au sein de la communauté musulmane. Une chose est d’affirmer que certaines personnes utilisent l’islam à des fins guerrières, autre chose est d’assimiler l’ensemble des musulmans à cette « idéologie destructrice ». Les pratiques au sein de la communauté musulmane sont aussi diversifiées que la communauté compte des milliers de personnes. L’approche de l’islam n’est pas parfaitement homogène. Si bien que réduire la conception de l’Islam à une seule et unique est absolument inappropriée. Et cela est d’autant plus erroné lorsqu’il s’agit de faire adhérer l’ensemble des musulmans à une approche guerrière et destructrice, approche qui est le fait d’une infime minorité de personnes se réclamant de l’islam. Or, tel était précisément l’objet des caricatures publiées initialement par un journal danois, et reprises par d’autres journaux européens. Et là se pose précisément le problème. Il ne s’agit pas de la question de la représentation du Prophète Mohammed, laquelle est effectivement prohibée par l’Islam, mais qui ne saurait être transposée aux non-musulmans. La question ou plutôt le problème est celui de l’assimilation des musulmans au terrorisme. Ces caricatures avaient essentiellement pour objet, à travers le recours à l’image du Prophète Mohammed et de la retranscription de l’attestation de foi prononcée par l’ensemble des musulmans, de faire de chacun d’entre eux un terroriste potentiel, un terroriste en germe. Et cela est inacceptable pour plusieurs raisons. D’une part, ces caricatures contribuent à banaliser davantage l’idée selon laquelle l’islam se ferait l’apologie de la guerre et de la destruction. D’autre part, par la production de ces caricatures, l’idée simpliste qui transparaît est la suivante : vaincre le terrorisme, revient tout simplement à combattre l’islam, et donc a fortiori les musulmans. Et c’est précisément ce qui est dangereux dans la reproduction de ces caricatures. Et c’est également pris dans cet angle là que les caricatures ont affecté les musulmans, lesquels se sont vus érigés en « terroristes ».

Face à ces sentiments d’indignation, de colère, beaucoup sont ceux qui ont cédé à une analyse simpliste consistant à affirmer que l’islam est, en soi, incompatible avec les valeurs de la République, et notamment avec la liberté publique fondamentale qu’est la liberté d’expression. Une telle affirmation est totalement erronée. Elle a uniquement vocation à alimenter davantage l’impossible conciliation entre les principes de l’islam et les valeurs de la République. Or, nous ne pouvons adhérer à une telle vision des événements. Pis, nous ne pouvons que la condamner. A mon sens, et pour reprendre les termes tout à fait pertinents de Régis Debray, il s’agit davantage de la nécessaire « gestion des devoirs ».

Il convient de préciser que nous sommes totalement d’accord sur le principe de la primauté de la liberté d’expression, laquelle se trouve être même une des libertés les plus fondamentales. Mais une liberté ne permet pas tout. D’ailleurs, l’article 4 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen reprend bien cette idée, puisqu’il dispose que « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi l’exercice des droits naturels de chaque Homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits ».

Ainsi, dans l’esprit même des rédacteurs de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, l’exercice d’une liberté ne pouvait se concevoir sans que des limites soient posées. Cette conception des libertés, est également consacrée dans les articles 22 à 27 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, laquelle prévoit que des limites doivent être posées à l’exercice des droits et ce en vue d’assurer notamment « la reconnaissance et le respect des droits et libertés d’autrui ». Il existe donc bien des limites à l’exercice de la liberté d’expression, et celles-ci sont inhérentes à son existence.

C’est précisément la position du Législateur lorsqu’il a adopté la loi du 29 juillet 1881, en posant deux limites majeures à l’exercice de la liberté d’expression. Il s’agit d’une part de l’interdiction de la diffamation (définie comme « toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est ipmputé »), et d’autre part de celle de l’injure (qui consiste en « toute expression outrageante, termes de mépris ou invective qui ne renferme l’imputation d’aucun fait »).

Le Législateur est tellement attaché à cette conception des libertés publiques, qu’il a renforcé le dispositif existant par l’adoption des lois du 1er juillet 1972 et du 13 juillet 1990, lesquelles instituent le délit de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale.

Il résulte de l’ensemble de ces précisions, que la réaction des musulmans s’inscrit bien dans le sentiment fort que les limites à l’exercice de la liberté d’expression ont été franchies. Et affirmer que ces limites ont été franchies, ne signifie pas que nous, musulmans, remettons en cause cette liberté fondamentale. Cela signifie tout simplement que nous exigeons que nos droits et nos libertés, tels qu’ils sont garantis par les lois de la République, soient également respectés. Nous nous plaçons donc dans une logique purement démocratique, et absolument pas théologique. La conciliation entre les principes musulmans et les principes républicains sont donc plus que jamais conciliables. Certains l’ont bien compris, et je ne peux donc que saluer chaleureusement l’intervention de Monsieur le Président de la République Jacques Chirac, et celle de Martine Aubry. La justesse de leurs propos ne peut être que vivement appréciée.

Les élections du CFCM et le passage du symbolique aux réalisations concrètes.


Les élections du CFCM et le passage du symbolique aux réalisations concrètes.

Le besoin de créer une instance représentative de l’Islam en France a été ressenti par un grand nombre croissant de responsables musulmans locaux soucieux de solidariser les efforts en vue de faciliter l’exercice du culte musulman, de rationaliser le financement des mosquées et de rénover l’enseignement religieux.
Dans le même temps, l’Etat a exprimé le vœu d’avoir des interlocuteurs musulmans représentatifs.
En répondant à ces deux demandes, la mise en place du CFCM en 2003 a revêtu une importance symbolique considérable. L’implication de plusieurs ministres de l’Intérieur dans le lent et difficile processus d’organisation de l’Islam a traduit la volonté des pouvoirs publics de remédier l’absence de « politique musulmane » qui avait conduit à faire de ce culte une sorte de religion hors-la-loi. Le désintérêt pour cette importante question résultait de l’ illusion assimilationniste qui a retardé de trente ans la prise en compte de la deuxième religion de France.
Pour les citoyens français de confession musulmane, la présence d’un des leurs à la cérémonie de présentation des vœux du Nouvel An au Président de la République par les dignitaires religieux est une marque de considération aux effets psychologiques considérables. C’est là le premier élément du bilan des deux années d’existence du CFCM.
Le deuxième point a trait à la stature internationale acquise par le CFCM après l’initiative du départ à Baghdad, pour y exprimer le refus unanime par l’Islam de France du chantage exercé par les ravisseurs des journalistes arabisants, C. Chenot et G. Malbrunot. Cette mission a fait découvrir à un grand nombre de Français, pour qui l’Islam était un « problème », que la présence de plus de cinq millions de musulmans peut être un apport positif.
Cette initiative a valu également à la France la sympathie des millions d’ « enfants de Rifaa »(Guy Sorman) qui venaient d’être peinés par les excès et les raccourcis d’un laïcisme qui devient facilement agressif parce qu’il est suspicieux et craintif.
Des forces hostiles à la mise au point des relations de la France avec ses musulmans ont pris prétexte des contacts tous azimuts pris en Orient en vue d’obtenir la libération de nos deux concitoyens pris en otages, pour tenter de faire imploser le CFCM et empêcher les élections prévues pour le renouvellement de ses membres. Mais grâce au sens des responsabilités du président Boubakeur, le bureau du CFCM s’est tout de suite rendu compte que les intérêts défendus par ces passéistes par trop attachés à l’atomisation du paysage islamique, ne sont ni ceux de l’Islam, ni ceux de la France. D’où l’accord qui a été obtenu pour l’organisation au mois de juin des élections redoutées par quelques bénéficiaires des divisions.
Ces nouvelles élections peuvent être l’occasion pour le CFCM d’avoir un second souffle, en consolidant sa légitimité par la démocratisation des procédures de choix de ses membres, et en diversifiant la désignation des « personnalités qualifiées » qui peuvent être trouvées parmi les grands ordres mystiques, comme la Tidjanyia et la Qadiryia qui sont en France depuis la première guerre mondiale. Avec une légitimité renforcée, le futur CFCM pourra passer plus facilement des résultats symboliques aux réalisations concrètes.
La politique de formation et la rationalisation du financement du culte musulman figurent parmi les priorités retenues d’un commun accord avec les pouvoirs publics, en privilégiant l’exploration des possibilités offertes par le cadre légal actuel, plutôt que de songer à changer le statut des religions.
La création d’une Fondation susceptible de bénéficier des dons que les donateurs musulmans réservaient aux Waqfs(Biens de main-morte) est la solution naturelle aux problèmes du financement du culte dans un Etat laïque. Encore faudrait-il que le CFCM puisse s’affirmer comme une autorité religieuse incontestée, pour inspirer confiance à ceux qui croient aux gestes désintéressés, au nom de l’unité morale de l’Islam et de la solidarité entre croyants. On mesure mieux la vanité des petits calculs politiciens des passéistes encore attachés au démon de la discorde, si l’on tient compte de la noblesse des sentiments des donateurs et l’élévation d’esprit requise pour mériter leur confiance.
Les garanties de transparence et de sérieux dans l’affectation de ces recettes à la réalisation de projets cultuels, éducatifs et intellectuels feront augmenter le nombre de personnes morales et physiques attachées au rayonnement d’un Islam enraciné dans sa tradition religieuse et ouvert aux apports positifs de la modernité. Car elles sont persuadées qu’une telle réussite ne manquera pas d’avoir des retombées sur les pays musulmans où des crises sociales, culturelles et politiques amènent des catégories qui se sentent « humiliées et offensées » à rejeter sans nuances, et, hélas, au nom de la foi, tous les apports extérieurs.
Un tel rayonnement suppose un effort intellectuel conséquent destiné à rénover les savoirs religieux musulmans et à trouver un bon équilibre entre les « Sciences Traditionnelles »(Oloum Naqlyia) et les « Sciences Rationnelles »(Oloum Aqlyia). Le volontarisme manifesté par les pouvoirs publics devraient les amener à rompre avec les casuistiques laïcistes qui justifièrent plus d’une fois le refus étrange d’ouvrir une Faculté de Théologie Musulmane en zone concordataire. Mais compte-tenu du caractère massif de la demande d’enseignement de l’Islam d’autres établissements peuvent voir le jour ailleurs. Les collectivités locales attentives aux recommandations de bienveillance réitérées par les ministres de l’Intérieur successifs peuvent aussi, à la faveur de la loi de décentralisation, apporter leur concours au bon fonctionnement de ces Instituts, qui répondront à la demande d’information sur l’Islam chez les travailleurs sociaux, les enseignants, les équipes soignantes, les élus locaux, les personnels partant travailler dans les pays musulmans,…
Le développement de l’enseignement religieux musulman permettra de former des imams francophones en les mettant en mesure d’ajuster leurs discours aux exigences des droits de l’homme (et de la femme) et de prévenir les radicalisations, qui ont souvent des origines sociales, et prennent le religieux comme prétexte.
En attendant la réalisation de pareils projets à moyen terme, l’émission islamique peut être réformée pour l’amener à rompre avec l’empirisme de sa programmation et lui faire remplir des rôles éducatifs et informatifs susceptible d’accompagner l’action qu’attendent du CFCM ses 4000 grands électeurs. mise dès maintenant au service de ces principaux objectifs. Cela suppose son ouverture à toute une élite de musulmans qui en restent anormalement éloignés, ainsi qu’une amélioration conséquente de ses contenus religieux. Les faiblesses chroniques de cette émission étaient liées à un désordre propice à son utilisation à des fins claniques, voire individuelles. L’absence d’une instance représentative habilitée à en assumer la responsabilité éditoriale a trop longtemps servi de prétexte à ces usages peu religieux . Le CFCM est la tutelle légale de cette émission qui devrait exposer aux familles musulmanes les enjeux des futures élections et proposer à la partie de la jeunesse musulmane tentée par des modes de vie alternatifs centrés sur la seule religion, un idéal mieux adapté aux exigences de notre époque. Force est de constater que la primauté accordée à des intérêts claniques, voire individuels, ont éloigné cette émission de ses objectifs.
Les futurs responsables de cette émission, comme ceux de l’Islam de France pourront être à la hauteur des grands espoirs suscités par la création du CFCM, puis par sa mission à Baghdad, s’ils se souviennent que leurs désignations impliquent plus d’obligations que d’honneur ou de privilèges. Leur réussite dépend de leur capacité de dépasser les querelles anciennes pour se rassembler autour des grandes tâches conduisant à l’application du principe d’égalité à une religion qui fut trop longtemps méconnue, et qui peut aider à donner un meilleur contenu à la notion de fraternité.

Mohamed BECHARI.
Président de la FNMF.
Vice-Président du CFCM.

« Quelle la place de l’Islam dans la nouvelle Europe ? »




« Quelle la place de l’Islam dans la nouvelle Europe ? »
DEBAT AUTOURS DE LA CONSTITUTION

On ne peut envisager l’avenir et la place des musulmans dans l’Europe de demain sans évoquer le passé européen de l’Islam.
Il suffit de se souvenir des sept siècles de civilisation andalouse dont l’Islam a gardé un profond souvenir, et à qui les débuts de la Renaissance européenne doivent un grand nombre d’emprunts.

L’Andalousie nous intéresse encore pour ses leçons de tolérance et de grande ouverture. Les Religions du Livre y cohabitaient dans l’harmonie comme le montre le bel exemple de Sainte Marie Blanche de Tolède qui servait de mosquée le vendredi, accueillait la prière juive le samedi, puis la messe le dimanche.

Gustave Le Bon a montré l’influence de l’Islam dans l’adoucissement des mœurs de l’Europe médiévale
Grâce à l’Internationale Scientifique implantée dans les grands foyers de la vie intellectuelle, comme Cordoue, la « Science Arabe» était rendue accessible à Gerbert d’Aurillac, qui, avant de devenir le Pape Sylvestre II, avait étudié les mathématiques en Catalogne et en Andalousie ; un penseur juif arabisant comme Maïmonide a pu contribuer à concilier la théologie hébraïque avec la philosophie en s’inspirant d’Ibn Rochd, commentateur de toute l’œuvre d’Aristote et de la République de Platon.
Cette Internationale de la Science, où l’on bannissait toute référence aux critères confessionnels et ethniques permettait à Léonard de Pise de transmettre les méthodes numériques apprises à Bougie aux « Ingénieurs de la Renaissance » qui, selon Bertrand Gille, empruntèrent à l’Andalousie et à la Sicile leur savoir et leur savoir-faire.
Ramond Lulle, moine majorquais, précurseur de l’orientalisme et de l’Islamologie modernes a bénéficié du savoir des universités musulmanes et a été jusqu’à proposer une réforme de la liturgie chrétienne inspirée par ses connaissances islamiques.

Cette évocation n’est ni de l’apologie, ni du passéisme, ni de la nostalgie.
Elle permet de rappeler l’apport de l’Islam d’Europe à la civilisation humaine, et ce précédent peut éclairer sur ce que les Musulmans peuvent apporter à nouveau dans un contexte certes différent, mais où les besoins d’acceptation de la différence et d’ouverture à la culture de l’autre restent vivement ressentis.

La chute de l’émirat de Grenade en 1492 a mis fin à cette civilisation andalouse, mais les Morisques continuèrent à en être les vecteurs jusqu’à leur expulsion définitive au début du 17° siécle.
Henri IV a laissé s’installer en France des dizaines de milliers d’entre ces proscrits qui avaient été sommés de choisir entre le « baptême et le bateau ».

On leur doit l’introduction en France du ver à soie et de la céramique. Au début du XX° siècle, leurs traces étaient encore perceptibles jusqu’en Vendée et en Normandie.
Henri IV renouait ainsi avec l’exception française concernant l’Islam qui avait permis à François 1° de contracter une alliance durable avec Soliman le Magnifique, dont 30.000 marins ont stationné près d’un an à Toulon en 1542-43, pour dissuader une coalition de rois européens encerclant la France.

Plus tard, Louis XVI a signé, en 1773, avec le souverain alaouite Sidi Mohamed Ben Abdallah un traité prévoyant la construction de mosquées en France.
Cette installation des musulmans par petits groupes ou individuellement a repris à la faveur des flux migratoires de la fin du XIX° et de tout le XX° siècle.

L’Islam est redevenu européen après l’installation des différentes catégories de musulmans en Europe : travailleurs immigrés, soldats musulmans des guerres mondiales, supplétifs des armées européennes durant les guerres coloniales (Moluques néerlandais, Français musulmans, Marocains de l’Armée espagnole, Erythréens en Italie,…).

A cela il faudrait ajouter les Européens qui choisissent de devenir musulman. Malgré la discrétion de la plupart de ses membres, cette catégorie a acquis ces dernières années une visibilité et se trouve plus directement impliqué dans les débats concernant l’Islam.
Aujourd’hui, l’Europe compte près de 15 millions de musulmans dont la plupart sont des citoyens des Etats de l’Union.

La reconnaissance du culte musulman et l’application du droit commun à cette religion figurent en bonne place parmi les revendications des musulmans d’Europe, qu’ils soient des pratiquants assidus, des pratiquants saisonniers, des croyants non-pratiquants ou même des agnostiques.

Après une période d’indifférence à ces questions, les Etats de l’Union Européenne ont pris acte de cette présence et tiennent compte de plus en plus des aspirations des citoyens de confession musulmane.

La demande faite aux musulmans de désigner des instances représentatives pour être les interlocuteurs des pouvoirs publics est le signe de l’intérêt des responsables politiques pour cette question.
Dans l’histoire des perceptions de l’Islam par les opinions occidentales, où persistent une part d’irrationnel, en même temps que le poids des conflits passés, cette demande revêt une grande importance. Elle signifie la relativisation des interrogations d’ordre métaphysique sur une religion dont l’essence a souvent été présentée comme différente de celle des autres monothéismes, et dont les adeptes seraient, de ce fait, difficilement intégrables, voire non-intégrables. La création d’instances représentatives à la demande des Etats signifie que la stratégie du soupçon cède la place à l’examen des modalités pratiques d’insertion de l’Islam dans l’espace européen.

Il y a des publications de qualité consacrées aux situations locales, mais les différents aspects de la présence musulmane en Europe restent insuffisamment étudiés.

La FNMF veut multiplier les espaces de réflexion, de débats et de dialogue tous azimuts. En organisant ce colloque, elle entend inaugurer une série de rencontres permettant l’échange d’idées et d’informations entre chercheurs, responsables politiques, dirigeants communautaires musulmans, et journalistes.

La FNMF a contribué à la mise en place laborieuse du Conseil Français du Culte Musulman dont le fonctionnement exige un minimum de consensus musulman, qui n’est pas l’unanimisme. Mais elle n’entend pas se contenter d’un face-à-face avec les pouvoirs publics, en faisant croire que tout est réglé par la seule présence à l’Elysée du président du CFCM à la cérémonie des vœux du Nouvel An.
Elle a déjà envisagé la dimension européenne par sa présence et son action au sein de la Conférence Islamique Européenne.

Aujourd’hui, il s’agit de rechercher le maximum de concertation entre les différentes instances représentatives mises en place ces dernières années dans les principaux pays de l’Union Européenne. Car les problèmes comme ceux du financement du culte musulman dans des Etats laïques, de la formation des personnels religieux et de l’encadrement et de l’orientation des jeunes musulmans ont plus de possibilités d’être réglés au niveau européen.

Mais cela ne fait pas oublier la persistance de difficultés, comme celles qui sont sous-jacentes aux articles du projet de Constitution européenne relatifs à l’héritage religieux de l’Europe et aux relations avec les Eglises, où l’Islam est allègrement, et anormalement oublié.

Les présupposés idéologiques et politiques de ces « oublis » ont de quoi préoccuper les musulmans, qui, malgré les progrès de ces dernières années, ont à nouveau le sentiment d’être à peine tolérés.
Ces « oublis » signifient-ils que l’Europe est conçue comme un Club chrétien, que l’on accepte généreusement de baptiser judéo-chrétien, quand on veut faire preuve d’ouverture ?

Si c’est le cas, cela reviendrait à ignorer la théorie de « l’Unité Transcendantale des Religions » développée avec érudition et persuasion par des musulmans européens comme Abdelwahid-René Guénon et Mustapha-Michel Valsan, qui ne faisaient que commenter les versets coraniques sur le Din al Qayim- la Religion Primordiale.

Mentionner l’apport de l’Islam européen d’Andalousie dans un article sur l’héritage religieux de l’Europe ne serait que justice- si on tient absolument à cette orientationt- . Cela éviterait une négation qui ajouterait aux sérieux inconvénients de l’ «Histoire Trouée » déplorés récemment par une équipe de chercheurs soucieux d’exactitude historique et d’équité sur le plan moral.

Vous le voyez bien : les difficultés ne manquent pas. Mais les possibilités d’avancer sont nombreuses.
Notre colloque sera une réussite s’il parvient à éviter le découragement à ceux qui mettent l’accent sur les seules difficultés, en s’inspirant de l’optimisme de Churchill qui s’efforçait de voir en tout risque une opportunité.

Dans cette perspective, le souvenir de l’Andalousie, où les affinités l’emportaient sur les conflits, pourra façonner l’avenir de l’Islam en Europe.





J’aimerais partir du constat que les grandes religions de notre monde contemporain, outre les effets spécifiques qu’entraînent la sécularisation en Europe, sont également, sous les effets contradictoires de la mondialisation, compressées dans une spirale hélicoïdale dont les extrémités s’éloignent à grand pas l’une de l’autre, en deux pôles opposés : un pôle réactif –identitaire qui entend se protéger et plus tragiquement se défendre par la violence de la puissance écrasante et altérante de cette mondialisation, et un autre pôle, ouvert et confiant qui entend se nourrir des opportunités de cette mondialisation et qui entend en même temps nourrir cette mondialisation d’une « conscience » qu’elle ne possède pas, dans son inexorabilité aveugle.

L’Islam paraît plus sensible que d’autres religions à la tentation du pôle réactif, ce que de longs siècles de faiblesse ou de grande diversité dans ses espaces de développement seraient à même d’expliquer. Mais, d’autres religions, comme l’Orthodoxie en Europe orientale ou certains mouvements post-protestants en Afrique, développent à leur tour une très forte tendance au rejet de l’extérieur ou de la différence, qui peuvent entraîner dans peu de temps des troubles profonds et destructeurs.

C’est dans ce contexte que l’Europe, comme processus et comme espace, est une chance pour les religions du monde. Elles s’y retrouvent toutes, empêchées de repli identitaire, comme emportées par cet « esprit » européen qui oblige à ne pouvoir se penser à l’écart des autres. L’Europe a expérimenté et pendant très longtemps, la guerre, la violence religieuse et le goût de l’hégémonie.

Cet espace, qui est autant géographique qu’intérieur, possède désormais un trésor. Il connaît les moyens de vivre en paix, moyens qu’il a fini par appliquer sur les ruines de sa propre histoire, responsable des pires totalitarismes et de deux guerres mondiales. De son expérience tragique, l’Europe a tiré des leçons pour sa préservation : Elle a construit un ordre méta-juridique universel dans ses principes, incarné par la Convention (de sauvegarde) européenne des droits de l’homme de 1950, une organisation économique intégrée à travers les différentes étapes de la construction de l’Union européenne depuis 1951, une organisation politique qui émerge et dont les Européens attendent une véritable position extérieure.

L’Europe n’est pas qu’un héritage de l’histoire, car dans ce cas l’héritage serait surtout celui d’un passé compliqué. Elle est surtout un avenir, tenace dans l’objectif de sa réalisation et qui ne se construit pas contre un nouvel ennemi.

L’apport de l’Europe aux religions et à l’Islam :

Le processus de l’intégration européenne est long, parfois encombré, souvent critiqué, mais il a une grammaire que chacun a fini par apprendre : afin de sortir des divisions mortifères, des sirènes dangereuses du repliement et du mauvais réflexe de l’illusion identitaire, l’Europe intégrée propose un socle sur lequel les différents pays européens se retrouvent, tout en conservant leur propre modèle de fonctionnement. Le socle est simple à définir et il concerne aussi la manière dont l’Europe prend en compte les religions. Il s’agit de l’autonomie du pouvoir politique, face aux situations passées de monopole ou au contraire de divisions religieuses à l’intérieur de chaque Etat. C’est ce que le sociologue Jean-Paul Willaime appelle la « Laïcité culturelle de l’Europe », une forme d’organisation de la société où le gouvernement a renoncé à trouver son fondement et son garant en une transcendance religieuse et qui s’en tient à un contrat entre ses membres vivants, celui de l’affirmation de droits fondamentaux partageables entre tous, avec une Constitution écrite .

C’est bien cet esprit contractuel, religieusement neutre et accueillant aux diversités, qui anime l’Europe intégrée et ses pays membres. L’Europe est un espace d’organisation dialogique, toujours en mouvement, sous l’effet de l’autocritique et le désir de mieux faire, qui empêche en même temps par ses règles communes, organisées dans le consensus, que les différences soient revendiquées comme des séparations irréductibles. Gérant la diversité, elle ne peut non plus favoriser une religion à cause de sa plus grande représentativité.

Ainsi, même si le catholicisme est devenu avec l’élargissement récent, la religion majoritaire du continent, cette grande religion ne peut prétendre en représenter toute la culture religieuse, ni toute la culture en général.

L’ Islam dans ce cadre européen, n’a donc pas besoin de revendiquer une place historique. Bien sûr, l’exigence d’une relecture historique de la place de l’Islam dans l’histoire de l’Europe, a l’avantage de rappeler que l’Islam a une histoire occidentale et que la civilisation islamique a fait fructifier et a transmis le patrimoine scientifique et philosophique du monde méditerranéen. Cette relecture, salutaire pour diminuer et faire disparaître dans l’avenir le rejet que l’Islam suscite chez de nombreux Européens, ne doit pas servir de fondement à la revendication très problématique d’une identité européenne, forgée aussi par des racines musulmanes.

Quand l’Eglise catholique met en avant le patrimoine chrétien de l’Europe et qu’elle revendique avoir construit l’Europe dans son identité culturelle originelle, Elle suscite, malgré tout l’apport incontestable qu’elle possède, le réveil de mémoires religieuses concurrentes ou souffrantes, de la part des Orthodoxes, des Protestants ou des Juifs.

Elle fait également réagir la communauté intellectuelle qui, à l’instar du philosophe Husserl, conçoit l’Europe comme l’espace réalisé de l’esprit critique non religieux. Revendiquer des racines musulmanes pour l’Europe susciterait un tollé beaucoup plus grave. En appeler à l’histoire pour justifier d’une position à maintenir ou à acquérir, engendre des querelles stériles, des débats glissants où les mémoires antagonistes se mobilisent, alors que le système même de l’intégration européenne permet de les éviter.

Car l’Europe dans son système juridique actuel et futur, dans le cadre de sa Constitution, dépasse la question de l’ancienneté, de la majorité et de la minorité. Elle propose à tous participation et contribution. Et l’Islam a, avec l’Europe, la chance de pouvoir s’organiser sur un modèle qui n’existe pas ailleurs, celui du regroupement de ses diversités planétaires, de son Orient à son Occident, de son Sud africain à son Nord turcophone.

Jamais l’opportunité d’une telle rencontre transversale et transnationale, dans un cadre complètement pacifique, n’a eu lieu dans l’histoire musulmane. Et cette rencontre, si elle est clairement vécue comme telle, si elle s’organise dans des instances fédératives et représentatives à l’échelle du continent, permettra à la fois à la diversité de l’Islam de se continuer, et à la fois à cette diversité de s’européaniser c'est-à-dire de se dépasser dans le sentiment d’une véritable communion.

L’urgence de l’Islam aujourd’hui est de se retrouver et de s’accepter comme pluriel, pour faire front à la chape complexe des téléguidages étrangers, où les pays d’origine entendent utiliser le sentiment d’appartenance à leur profit, à la chape d’une lecture fixiste qui veut unifier artificiellement cette religion dans une centralité imaginaire, au profit d’un pays aux complaisances contradictoires, et pire encore à la chape mortelle de terroristes mondialisés, qui tétanisent les médias et rendent coupables tous les musulmans.

L’Islam européen peut gérer sa diversité européenne en interne, selon un processus d’organisation démocratique libératoire. Ce que l’Islam européen va gagner dans le processus d’intégration en cours, c’est sa propre possibilité à exister comme religion autonome dans un vaste ensemble démocratique. Avec l’Europe, l’Islam ne peut plus être utilisé comme opium du peuple ni comme solution facile à la misère et à l’incompétence, sur le dos de coupables désignés.

Dans le processus dialogique européen, consensuel et toujours porté à l’amélioration, la chance de l’Islam est double : tout d’abord sa tradition d’effort interprétatif se trouvera valorisée et stimulée, et enfin son insertion dans la mondialisation se transformera en participation positive, où chaque partie est amenée à contribuer à la pérennité d’un système pacifique.

L’apport des religions et de l’Islam à l’Europe :

Dans cette Europe qui se consolide et s’élargit, les religions accompagnent le mouvement. Elles sont appelées à une attitude à la fois prospective et critique dont la légitimité est leur plénitude de sens. Rendues incapables d’imposer au droit commun leur propre normativité et leur vision morale, elle n’en ont pas moins le grand pouvoir d’interférer, de proposer et de donner du sens. Elles restent source de sens, dans un espace qui se veut raisonnable.

L’Islam dans cette posture, a une grande responsabilité. Toute sa diversité n’altère en rien la profondeur de ses valeurs universelles, le respect de la vie humaine, le respect de la famille comme lieu de transmission, de protection et d’amour, le respect de l’ordre public et le devoir justice. Avec les confessions chrétiennes, l’Islam partage le sens du bien commun à atteindre, le sens de la solidarité et de la redistribution, le souci de soulager les souffrances et la misère. Sur les valeurs de miséricorde, d’altruisme, d’hospitalité et de fraternité, la tradition musulmane a une longue expérience qui ne peut que s’épanouir dans cet équilibre politique, tendu à préserver une vie collective harmonieuse, où les intérêts particuliers et les revendications catégorielles sont dépassés.

A la condition que l’Islam accepte, comme d’autres religions, de vivre dans un système juridique qu’Il n’inspire pas directement, et dans lequel nombre de lois et de philosophies sont contraires à sa loi transcendante, il Lui reste le meilleur de l’esprit religieux, c'est-à-dire l’interpellation critique et la participation sincère.

S’il l’accepte, s’il accepte que ses adeptes deviennent ou restent musulmans, non par crainte ni contrainte, mais par conviction profonde - ce qui l’oblige à admettre la distance ou le détachement de certains d’entre eux- alors l’Islam sera une force vive de la cohésion européenne.

Ainsi vécu, Il sera aussi un exemple et une force d’attraction pour les pays limitrophes ou plus lointains dont les populations sont musulmanes. Il pourra tordre le cou aux prophètes de malheur qui veulent que l’incompréhension triomphe et que chacun ne défende que son intérêt. L’Europe, reconstruite sur les ruines d’une guerre abominable il y a 50 ans, agrandie sur les ruines du communisme, est la preuve que la politique internationale n’est pas la gestion au coup par coup du chaos que l’on provoque, mais qu’elle est une volonté politique. De même, l’Islam de demain en Europe, sera la preuve que le choc des civilisations n’est qu’une prison idéologique, démentie dans la réalité par une société européenne pacifique qui travaille chaque jour à sa sauvegarde.

Mohamed BECHARI
PRESIDET DE LA FNMF
VICE PRESIDENT DU CFCM
SG DE LA CONFERENCE ISLAMIQUE EUROPEENNE

Conference Islamique Europeenne ( EIC/CIE)


CONFERENCE ISLAMIQUE EUROPEENNE

De milliers de centres et d’organisations islamiques au sein de l’Europe offrent leurs services et dirigent d’innombrables activités pour leurs communautés musulmanes. Un grand nombre de ces centres et de ces organisations coordonnent leurs travaux, dans leurs pays européens respectifs, conformément à leurs idées, leurs factions, leurs ethnies et leurs situations géographiques ; mais il n’existe aucune organisation faîtière qui les regroupe pour discuter ensemble leurs intérêts et leurs problèmes communs. Le nombre croissant de musulmans en Europe, l’expansion de l’Union européenne et les efforts en vue d’une constitution européenne unifiée ont rendu extrêmement important le fait de créer une organisation islamique faîtière qui représentera tous les musulmans en Europe et défendra leurs droits et leurs propriétés en tant que citoyens européens.

Les récents événements, les développements en Europe et les sentiments de responsabilité ont encouragé les représentants de sociétés et d’organisations islamiques de 23 pays différents en Europe de tenir une réunion durant la Conférence européenne des minorités musulmanes tenue à l’UNESCO à Paris du 10 au 12 janvier 2001. Au cours de cette réunion, ils ont discuté des intérêts communs, des idées, et des problèmes liés aux différentes communautés musulmanes en Europe au présent et à l’avenir.
Ils ont décidé de :

- Créer un forum islamique européen ouvert aux différentes sociétés, organisations et personnalités ayant un rôle important en Europe.
- Ce forum portera le nom de «LA CONFERENCE ISLAMIQUE EUROPENNE ». (CIE)
- La présidence de la CIE sera assurée à tour de rôle par les représentants des différentes organisations islamiques en Europe conformément à la règle de l’alternance appliquée pour la présidence de l’Union européenne.
- Le Secrétariat général de la CIE tient ses réunions tous les six mois et son siège permanent est fixé à Paris.





Dans une atmosphère de compréhension et d’optimisme, L’assemblée générale de la CIE a tenu sa première réunion à Malmo, en Suède, durant la période du 8 au 11 juin 2001. Des délégués de 27 pays européens, un certain nombre d’hôtes officiels venus d’Europe, de pays islamiques ainsi que des membres du parlement suédois ont assisté à cette réunion. Ils ont discuté puis arrivés à un accord avec les objectifs suivants:

1- Représenter les musulmans auprès des différentes instances européennes en vue
de parvenir à réaliser l’égalité avec les différents groupes ethniques et religieux
en’Europe.

2- Contribuer à apporter des solutions aux problèmes de la communauté
européenne en vue de contribuer à la promotion de la civilisation humaine

3- Favoriser le dialogue officiellement et publiquement entre les différentes
cultures, civilisations et communautés.
4- Faire connaître l’Islam aux Européens et réaliser une réelle coopération
avec la communauté européenne

5-Consolider les liens entre les Musulmans en Europe et dans le reste du monde

L’assemblée générale de la CIE a élu les membres du secrétariat général conformément au règlement général, comme suit :

1- Dr. Adly Abuhajar, représentant de l’Europe du Nord
2- Dr. Ramez Zakai, représentant de l’Europe de l’Est
3- Dr. Shawqi Bazic, représentant de l’Europe de l’Est
4- Mufti Dr. Mustafa Seric, représentant de la Bosnie
5- Mufti Nafiollah Ashirove représentant de la Russie
6- . Mohamad Bechari, représentant de la France
7- Dr. Zaki Badawi, représentant de la Grande Bretagne ( vient de décéder )
8- Eng. Salah Al-Jafarawi, représentant de l’Allemagne
9- Mr. Anas Al-Shaqfa, représentant de l’Europe du Sud
10- Dr. Fawzia Al-Ashmawi, représentante des femmes
11- Dr. Ghanem Jawad , représentant de la Fondation Al-Khoei - Londre
12- Mr. Mohamad Al-Sharoty, représentant des pays du Benelux
13- Dr. Abdel Samad Antonio, représentant de la péninsule Ibérique
14- Mufti Barakatallah Abdel Qader, représentant les Asiatiques d’Europe
15- Une personnalité académique turque, représentant des Turcs en Europe


Le secrétariat général a élu le bureau exécutif de la CIE comme suit:

1- Mohamad Bechari, Secrétaire Général
2- M. Anas Al-Shaqfa, Assistant du Secrétaire Général pour les Awkaf et les affaires juridiques
3- Dr. Fawzia Al-Ashmawi, Assistante du Secrétaire Générale pour l’Education et la Recherche
4- Dr. Adly Abuhajar, Assistant du Secrétaire Général pour l’éducation et les Medias
5- M. Salah Al-Jafarawi, Assistant du Secrétaire Général pour les Finances et les Relations


Le Bureau exécutif a élu des commissions spécialisées dont les membres sont des experts et des académiciens, comme suit :

· Commission du Dialogue, présidée par Dr. Anne-Sofie Roald- Suède
· Commission des Relations Internationales, présidée par Dr. Yahya Pallavacini- Italie
· Commission des Affaires juridiques, présidée par le juriste Dr. Falah Salha- Hongrie
· Fondation (Awkaf), présidée par Dr. Ramiz Zakaj- Albanie
· Commission de l’Education, présidée par Dr. Taher Mahdi- France.
· Commission de la Culture, présidée par Dr. Mansur Escudero - Espagne
· Commission des recherches, présidée par l’Imam Yusuf Ibram, Suisse
· Commission des médias, présidée par Mr. Salman Tamimi- Iceland.
· Commission de la coordination de l’assistance humanitaire, présidée par M. Abdel Wahid Petersen- Danemark
· Commission Suprême de Consultation présidée par Dr. Mohamad Mansour – Grande Bretagne

L’Assemblée Générale de la CIE apporte son soutien à toutes les autres organisations islamiques en Europe et les encourage à joindre LA CONFERENCE ISLAMIQUE EUROPENNE afin de consolider la coopération islamique en Europe. Elle invite également toutes les autres institutions Islamiques en Europe, officiellement et publiquement, de prendre contact et de coopérer avec LA CONFERENCE ISLAMIQUE EUROPENNE en vue de créer une communauté de paix, de justice, de sécurité, de liberté et de coopération.

Friday, March 10, 2006

Bienvenue


Mr Mohamed Bechari
Pdt de la FNMF

J'ai l'honneur de vous inviter, dans ce nouvel espace d'expression, afin de débattre ensemble cher(e)s frères et soeurs musulmans ou non de tout sujets ou suggestions émanants de vos desirs pour permettre a la FNMF de les porter juqu'au plus hautes instances de notre république . Il est évidant que le débat doit s'instaurer une fois de plus dans notre communauté et nous le voyons aujourd'hui encore.